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20 Nov 2017

Le G, par Le Pandémonium Littéraire.

"Le G" de K. von Gella (La P'tite Hélène)

 

Ce serait une histoire de lettres : le roman s'intitulerait Le G, l'auteur en serait le K., initiale il est vrai suivie du patronyme von Gella. Des lettres, il y en a plein de livre et elle sont brillamment assemblées pour fabriquer des mots qui eux-mêmes constituent des phrases plutôt très bien tournées avec un sens de la formule qui fait mouche et provoque un rire franc.

 

Ce serait un roman léger et drôle qui se déroulerait dans les hautes sphères du pouvoir, comme le laisse deviner la couverture signée Armelle Le Golvan. Le début de la quatrième de couverture donne le ton : "Voilà, le G a un amant et c'est la nation entière qui couche."Mais c'est surtout la dernière phrase qui interroge et suscite le désir d'ouvrir le livre : "Le G ou l'érotisation comme désinfectant." Il y aurait un secret à cacher, une rumeur à étouffer avant qu'elle n'explose en scandale médiatique.

 

Rassurez-vous, le roman ne parle pas de politique, même si finalement il ne parle que de ça : de la soif du pouvoir, de la fascination qu'il suscite, de ce qu'on est prêt à faire pour atteindre les sommets et y rester. Le vrai héros de ce roman n'est pas tant le G, figure tutélaire mythifiée, ridicule surtout par l'admiration illimitée et déraisonnable qu'il suscite, mais le capitaine Flandry, proche du G, homme ordinaire, pour ne pas dire anti-héros. On rit beaucoup des descriptions des états d'âme de Flandry, notamment par rapport à son orientation sexuelle pour le moins vacillante. Le récit de la rencontre avec sa femme (Brigitte, femme moderne) est tout simplement hilarant, quant à leur vie de couple elle est banalement médiocre (et ça aussi, ça peut faire rire... enfin surtout les célibataires!).

 

De K. Von Gella, on sait qu'il n'est pas fréquentable et qu'il est né en 2016. Malgré son jeune âge, il n'en est pas à son coup d'essai : il s'est déjà commis dans un premier roman, Luminol's band, inaugurant le genre du thriller pondéral et on peut le lire dans plusieurs revues (le dernier numéro de Squeeze mais aussi l'Ampoule 21 et 22). Il est par ailleurs l'auteur d'un drôle de "Recueil pratique de contre lettres-types à l'adresse du monde éditorial dans son ensemble, en vue de son édification par voie de pénitence"dont on a pu lire des extraits dans les revues l'Ampoule (H.S. n°1) et Le Traversier. 

 

Quel que soient les éditeurs, K. affiche une belle constance, restant qui il est, et par les temps qui courent c'est peu dire que ça fait du bien de lire une littérature qui a du corps (le corps des lettres bien sûr mais l'autre aussi, le nôtre). On peut se procurer l'ouvrage là.